Créer un site internet

3. Les effets sur l’être humain

3.1 Les effets physiques sur l’être humain

La musique aurait un impact favorable sur la performance sportive. Elle diminuerait les sensations de malaise lors d’une activité physique, elle augmenterait la tolérance à l’effort et aiderait à la concentration et à la préparation mentale. D’après un certain nombre d’expériences, il semblerait que la musique soit bénéfique sur l’activité sportive.

Franks et Copland, deux chercheurs américains ont mené une étude sur les effets de la musique sur l’endurance en 1991 et en ont conclu que lorsque de la musique relaxante est écoutée lors d’un effort physique, le rythme cardiaque produit est plus faible et les performances à l’endurance sont améliorées. Le rythme de la musique améliore aussi la synchronisation des mouvements lors d’un effort.

 

Nous avons tenté une expérience qui consiste à effectuer un tour de terrain d’une longueur de 400 mètres sans musique, puis un tour de terrain en écoutant de la musique classique, puis à nouveau un tour de terrain sans musique et pour finir un tour de terrain avec de la musique rythmée.

 

 

1er tour (sans musique)

2ème tour (avec musique) musique classique

3ème tour (sans musique)

4ème (avec musique) musique rythmée

Julien 1:45 min 1:50 min 1:43 min 1:38 min
Maxime 1:56 min 1:59 min 1:54 min 1:45 min

 

 

Nous avons constaté que lorsque de la musique est écoutée lors d'un effort physique, les mouvements se synchronisent au même rythme que la musique. Avec la musique classique, le rythme étant moin rapide que la musique rythmée, les résultats ont été sensiblement inférieures à ceux du 1er Tour sans musique. La musique rythmée nous a permis d'effectuer des mouvements répétitifs en fonction de ce rythme.

3.1.2 Fatigue et capacité physique

Une étude de la Trend University de Nottingham en Angleterre en 1999 montre que l'écoute d'une musique rythmée et rapide lors d'un effort physique intensif permet au sportif de fournir plus d'efforts. Une expérience à été menée sur 24 personnes. Les candidats ont été soumis à un test d'effort sur des bicyclettes. Chaque séance étant accompagnée d'une musique dont la rapidité différait à chaque séance. Ainsi les candidats assistaient à des séances comportant de la musique lente, de la musique rapide, des changements de rythmes, passant de lent à rapide et inversement de rapide à lent. Pour les changements de rythme, les résultats montrent que les capacités et les efforts fournis par les sportifs sont beaucoup plus élevés dans les conditions où la musique passe d'un rythme lent à un rythme rapide. De ce fait, les chercheurs pensent que la musique rapide fait oublier aux sportifs la sensation de fatigue lors de l'effort.

 

3.1.3 La musique, une aide pour réduire la douleur

Une musique relaxante, calme libère des endorphines (hormones sécrétées par les glandes cérébrales) qui réduisent les douleurs. Une musique agréble et captivante détourne l'attention et défocalise celle-ci de la douleur. 

3.1.4 Concentration et préparation mentale

Une musique peut aider à la concentration avant une épreuve physique. En jouant le rôle de barrière aux bruits environnants, le sportif peut se préparer mentalement. Le choix musical a cependant une importance, car elle peut aussi détourner l'attention et ainsi nuire à la concentration.

 

3.2 Les effets psychiques sur l’être humain

Le mercredi 6 janvier 2016, a eu lieu à l'Atelier Canopé de Strasbourg, la conférence d’ Emmanuel Bigand intitulée "Quand la musique fait swinguer les neurones", professeur de psychologie cognitive, membre de l'Institut universitaire de France et directeur du laboratoire d'étude de l'apprentissage et du développement (LEAD) à l'Université de Bourgogne à Dijon. Lors de cette conférence, M.Bigand a fait part des recherches réalisées sur les effets de la musique sur le cerveau.

 

 

3.2.1 Les effets sur la communication, l'empathie et la socialisation

Les réseaux de neurones de la musique et du langage sont globalement très proches. La musique serait une première forme de communication.

E. Bigand relate une étude faite sur des bébés. Des bébés ayant entendu une musique in utéro, puis plus rien pendant une année, réagissent au bout d’un an à l’écoute de cette musique. Cela prouve la capacité de mémorisation.

En mesurant les hormones produites à l’écoute de la musique, le chercheur constate que la musique régule les émotions et qu’elle favorise l’empathie du bébé.

Il en conclue que la musique joue un rôle dans la socialisation et qu’elle permet la communication.

 

3.2.2 Les effets sur le langage et les émotions

E. Bigand explique que la musique modifie la biochimie du cerveau, elle stimule la production de dopamine et donne ainsi de l’énergie. Elle produit des émotions grâce au cerveau. Le cerveau va détecter en 250 ms si une musique va être « émotionelle » ou non.

La musique a pour effet de procurer des émotions.

 

3.2.3 La musique, une aide à l'apprentissage

100 Milliards de neurones et 1 Million de Milliards de connexion changeant sans cesse composent notre cerveau.

A travers des études sur les zones du cerveau fonctionnant lors de la pratique de la musique, il est démontré que la plasticité du cerveau est plus grande chez un musicien que chez un non musicien. Les capacités de compréhension du langage sont plus grandes chez un musicien. Plus on écoute de la musique jeune, plus les ramifications neuronales au niveau du cerveau se font, encore plus si on pratique la musique ou la danse.

Les capacités cognitives sont plus grandes chez des groupes d’enfants écoutant de la musique que chez des groupes d’enfants n’en écoutant pas. Selon les travaux de Schellenberg (Psychological Sciences, 2004), les performances scolaires (lecture, mémoire verbale, conscience phonologique, raisonnement mathématique) sont meilleures chez les enfants écoutant de la musique.

 

3.2.4 La santé : La musique est-elle un neuro-protecteur?

Plusieurs études relatées par Emmanuel Bigand concordent pour dire que la musique a un effet bénéfique sur la santé, en particulier pour certaines affections. Par l’écoute de la musique, le cerveau est stimulé et le réseau de neurones se restaure.

  • L’AVC (accident vasculaire cérébral) : Une rééducation à l’aide de la musique permet une récupération plus grande au niveau verbal et au niveau de la mémoire.

  • L’aphasie (atteinte du système nerveux provoquant des troubles du langage): L’utilisation de la musique redonne la parole à des patients aphasiques.

  • Alzheimer : A travers la musique et les mots chantés, les patients atteints de la maladie d’Alzheimer apprennent plus facilement de nouvelles informations.

  • Maladie de Parkinson : La musique aide les patients à stimuler la marche.

  • Les effets du vieillissement cognitif sont réduits grâce à la stimulation du cerveau par la musique. Dès lors, lutter contre le vieillissement cognitif par la musique est possible.

 

La musicothérapie est une aide pour les personnes ayant des difficultés de communication. Selon Nadine Schmitt (Musicothérapeute à Strasbourg), la musicothérapie est "une pratique de soin, d'aide, de soutien ou de rééducation qui consiste à prendre en charge des personnes présentant des difficultés de communication, de relaxation.  La musicothérapie utilise la médiation sonore et/ou musicale afin d’ouvrir ou restaurer la communication et l’expression au sein de la relation dans le registre verbal et/ou non verbal."

 

La musique a des effets importants sur le cerveau humain. Elle modifie la biochimie du cerveau et les zones activées lors de l’écoute musicale sont plus importantes. Ainsi, elle favorise la communication, améliore les relations sociales et procure des émotions. De plus, les apprentissages sont facilités et les performances scolaires augmentées. Pour finir, la musique fait progresser les patients atteints de certaines maladies et ralentit le vieillissement cognitif.

 

 

 


 

3.3 Les effets de la musique sur le fœtus

 

 

3.3.1 Capacité auditive du fœtus

L’ouïe est le sens le plus aiguisé du foetus. De récentes expériences ont démontré que l'audition foetale commencerait entre la 26ème et la 28ème semaine soit entre le 5ème le 6ème mois de grossesse. Dès sa conception, le foetus est bercé par les bruits digestifs, circulatoires et cardiaques du corps de sa maman. Grâce à son oreille interne, il perçoit d'abord les sons aigus. Ses tympans sont définitivement formés à 6 mois. Il en profite alors pour entendre et même écouter. A ce stade, son oreille est si fine qu'il perçoit les sons venus de l'extérieur.

Des chercheurs de l’Inserm ont cherché à comprendre les capacités du fœtus à apprendre à distinguer les sons. Ils ont testé, par stimulations acoustiques, les capacités auditives de 12 nouveau-nés prématurés de 28 à 38 semaines d’aménorrhée, c’est-à-dire 2 à 3 mois avant le terme. A cette période, le cerveau est immature, les neurones sont en train de migrer vers leur localisation définitive. Pourtant chez ces bébés, malgré cette immaturité, les premières connexions entre le cerveau et le monde extérieur se mettent en place, notamment celles permettant au fœtus d’entendre les sons.

Ils ont enregistré leur réponse cérébrale grâce à l’imagerie optique fonctionnelle (spectroscopie proche infra-rouge). Les chercheurs ont ainsi pu montrer que malgré leur cerveau immature, les prématurés sont réceptifs aux changements de voix (homme ou femme) et aux changements de phonèmes (« ba » ou « ga »). Le nouveau-né prématuré de 3 mois, comme le fœtus de 6 mois, entend bien, et est en mesure de reconnaître et distinguer les voix de ses proches. Il reconnaît la mélodie et la prosodie de la voix maternelle.

3.3.2 L'influence de l'environnement sonore sur le foetus

L’influence maternelle est primordiale sur l’avenir auditif de l’enfant. Elle apporte son influence directe sur le système auditif du fœtus de 3 manières. Elle construit l’espace sonore du fœtus. Le fœtus baigne dans un fond sonore, les bruits de la vie des organes de sa mère. 
 Elle transmet sa voix, sa couleur vocale, son rythme au fœtus qui la perçoit dès le troisième trimestre. 
 Elle l’expose au monde sonore, à la musique mais aussi aux bruits extérieurs.

Le fœtus est particulièrement sensible à la voix maternelle, car c’est le seul son qu’il perçoit à la fois directement par voie interne et par voie externe via les différents tissus qui l’isolent de l’extérieur.

Dès le huitième mois, le fœtus peut reconnaître l’octave. Plus tôt il sera éduqué dans le monde musical, mieux il pourra reproduire la voix. Les vibrations sonores ressenties influencent le développement intra-utérin. Le sens de l’ouïe est déjà sollicité pour permettre plus tard l’apprentissage de la parole.

Par ailleurs plusieurs constatations, indique le Docteur Chelli, rendent compte d’une mémorisation des expériences auditives par le fœtus, allant jusqu’à autoriser certains à utiliser le terme « d’apprentissage fœtal ». Le fœtus peut mémoriser non seulement la voix de sa mère mais aussi de sons plus complexes de l’environnement acoustique extra-utérin avec une capacité étonnante de discrimination.

Ainsi l’ambiance sonore au cours de la grossesse joue un rôle fondamental dans les capacités perceptives futures. L’influence positive de la musique pendant la période de grossesse a fait l’objet de nombreux travaux. Mais qu’en est-il de l’effet de l’intensité sonore sur la femme enceinte et le fœtus ?.

Selon de récentes études, la voix de la mère perçue par le foetus représente un niveau sonore d’environ 30 décibels, soit une intensité comparable à celle d’un chuchotement. Vers 5 ou 6 mois, il perçoit certains sons provenant de l’extérieur : voix (surtout les intonations), musique (surtout le rythme et les basses), moteur, etc.

L’enfant réagit davantage à la voix humaine qu’à tout autre son. Il est également sensible aux changements de rythme et d’intonation des voix qui lui parviennent. La voix de sa mère lui parvient un peu déformée, mais elle a la particularité de lui provenir de 2 façons : par les voies aériennes et par les voies internes, notamment les os. Cependant, le foetus perçoit mieux les fréquences plus basses, comme la voix de son père ou les notes graves. Les sons aigus sont filtrés par la paroi abdominale. Celle-ci fait baisser l’intensité du son de 20 à 40 décibels.

 

3.3.3 Les effets positifs de la musique sur le cerveau du foetus

Des chercheurs finlandais ont découvert que faire écouter de la musique au fœtus l’aide à développer son cerveau et sa mémoire. Même après la naissance, un bébé se rappelle pendant six mois des sons entendus in utero.

Les bénéfices de la musique sont multiples, même au stade fœtal. Aussi, beaucoup de femmes enceintes, jouent ou font écouter des mélodies à leur futur bébé. Une nouvelle étude menée par des chercheurs finlandais assure que cette habitude est bénéfique : elle permettrait de stimuler le développement du cerveau des bébés.

 

3.3.4 Attention aux excès

Les auteurs de l'étude soulignent que la perméabilité du cerveau fœtal aux sons est à double tranchant : Si un fœtus est exposé à des environnements bruyants ou à des environnements dont le son n'est pas structuré, comme par exemple sur le lieu de travail de la mère enceinte, cela peut entraîner chez le nourrisson une organisation aberrante des structures centrales de son système auditif, ceci pourrait par la suite affecter sa perception et son apprentissage du langage. Ces chercheurs préconisent donc de faire attention à l'environnement sonore de l'enfant et ce même avant sa naissance.
Le niveau sonore est une autre dimension dans ces travaux. Si le fœtus peut entendre dès la fin du cinquième mois, qu’en est-il de la protection auditive du fœtus ? Peu de travaux ont été faits sur ce sujet. Il faut éviter les produits toxiques qui peuvent altérer cette audition in-utero, mais aussi protéger la femme enceinte des bruits intenses, plus encore à partir du troisième trimestre de grossesse. Le comité provincial du Québec en santé au travail recommande qu’à partir de la 25e semaine de grossesse, les femmes enceintes ne soient pas exposées à des sons supérieurs à 85 dB. 

 

 

 


 

3.4 Les dangers du son pour l'être humain

L’oreille interne est la partie la plus fragile.

Nous avons à la naissance un capital très limité de cellules sensorielles, les cellules ciliées, environ 16 000. Ces cellules une fois détruites ne se reproduisent pas. Elles constituent notre capital auditif et les lésions sont définitives.

 

Un son est dangereux à partir de 85 dB, alors que le seuil de douleur est autour de 120 dB. Grâce à l'échelle suivante, nous pouvons constater que, sans nous en rendre compte, nous exposons nos oreilles à une intensité trop forte qui peut entraîner des dommages irréversibles. Le niveau sonore d'un MP3 à fond ou celui d'un concert se situent au-delà du seuil de danger.

 

 

La dangerosité d’un son peut être définie selon trois critères, l'intensité, la durée, et la fréquence (un son aigu est plus nocif qu'un son grave).

 

3.4.1 Les effets au niveau de l'oreille

Le bruit d'un niveau sonore élevé peut avoir plusieurs conséquences sur l'oreille. Tout d'abord un traumatisme auditif qui peut endommager l’ouïe provoqué par un choc sonore intense. Il existe des pertes auditives temporaires qui se produisent après une exposition à un bruit intense pendant plusieurs heures, on parle aussi de fatigue auditive. La personne peut se rétablir en passant plusieurs heures ou jours sans être exposée au bruit. Il y a  des pertes auditives permanentes résultant d’une exposition au bruit pendant de très longues périodes. Elles surviennent lorsque les cellules ciliées sont endommagées et se caractérisent par leur irréversibilité. Ci-dessous, on peut voir les cellules ciliées endommagées à droite en comparaison des cellules ciliées à l'état normal à gauche.

 

Puis une autre conséquence sont les acouphènes, où on entend un sifflement ou un bourdonnement qui peut durer pendant plusieurs années.

Pour finir, l'oreille peut souffrir d'hyperacousie. L'hyperacousie désigne une intolérance aux bruits, même les plus banals. Souffrir d’hyperacousie, c’est percevoir les sons plus forts qu’ils ne le sont vraiment. Elle peut s’accompagner de douleurs auditives (hyperacousie douloureuse).

3.4.2 Les effets au niveau du corps

Des expositions quotidiennes durant des années à des niveaux de bruit de l'ordre de 65 à 90 décibels peuvent provoquer soit des maladies cardio-vasculaires, des troubles gastro-intestinaux, ou des pertes d'équilibre et des affections psychiques.

Les effets psychologiques dûs à un niveau sonore trop élevé dans les villes peuvent entraîner de l'agressivité, du stress, de l’angoisse, de la réduction des performances intellectuelles, un état d’exaspération, des perturbations du sommeil, de la fatigue, de la dépression.

 

3.4.3 Les victimes et les moyens de se protéger

Chaque année, on déplore 200.000 nouveaux cas en France. La jeunesse est la première touchée : 11% des adolescents de 15 à 18 ans sont malentendants à divers degrés, phénomène qui est amené à augmenter dans les années à venir.

6 à 10 Millions d'acouphéniques sont recencés en France (par des études faites en Allemagne, en Grande Bretagne et rapportées à la démographie française). Chaque année, on déplore 200.000 nouveaux cas par an en France, dont 130.000 à la suite d'un traumatisme acoustique.

L’oreille interne est la partie la plus fragile, il faut donc la protéger. Les gestes simples au niveau des consommateurs qu'il faut sensibiliser peuvent se résumer de la manière suivante.

- Pour les personnes écoutant de la musique avec des casques ou des écouteurs: régler le volume sonore du baladeur à la moitié du volume maximum, ne pas chercher à couvrir les bruits extérieurs, et éviter de régler le volume dans un environnement sonore élevé, utiliser les casques ou écouteurs fournis avec l’appareil, car ils garantissent un volume sonore maximum de 100 dB et limiter la durée d’écoute.

 

- Pour les personnes fréquentant discothèques ou salles de concert:  s’éloigner des enceintes, faire des pauses, 30 minutes toutes les deux heures ou 10 minutes toutes les 45 minutes, porter des bouchons d’oreille.  Il faut également faire attention aux prises d’alcool et de médicaments, car elles peuvent déformer la perception auditive et atténuer la sensation de douleur en cas d’écoute de musique amplifiée.

 

 

  • 5 votes. Moyenne 4.8 sur 5.